"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

samedi 17 janvier 2009

Slumdog Millionaire


‘Télérama’ a détesté. C’est déjà bon signe.

En dépit de l’avis des grincheux patentés, j’affirme ici que « Slumdog Millionaire », le nouveau film de Danny Boyle, nous offre deux heures réjouissantes de très bon cinéma.

Je ne crie pas au chef-d’œuvre mais j’atteste qu’il s’agit de cinéma populaire, divertissant, émouvant, drôle, garanti sans Belmondo, Depardieu ni Dany Boon.

A leur place, de jeunes acteurs inconnus de nous, tous excellents, en commençant par Dev Patel qui incarne le héros de cette aventure haletante.

Nous sommes plongés dans la foule de Mumbai (ex-Bombay). Le personnage principal, Jamal Malik, 18 ans, est un orphelin qui a grandi dans un des nombreux bidonvilles de cette mégalopole de 18 millions d’habitants. Il occupe un emploi subalterne dans un centre d’appel téléphonique, une industrie florissante en Inde. Mais Jamal est désormais en pleine lumière : il crée la sensation en devenant le super champion de la version locale du jeu télévisé : « Qui veut gagner des millions ? »

Le déroulement du jeu à suspense sert de fil conducteur au film qui nous fait découvrir la vie mouvementée de Jamal Malik. Dans certains épisodes, on pense à Dickens. Jamal est amoureux et cet amour le sauvera car, évidemment, tout se termine très bien. C’est un « feel good movie », comme disent les anglo-saxons : un film qui fait du bien.

Et c’est aussi un film qui vous remue : montage ultra-rapide, images chocs, musique percutante. Au passage, on voit l’Inde d’aujourd’hui, tiraillée par ses contradictions : pauvreté, modernité, corruption, gangstérisme, conflits religieux et aussi joie de vivre.

Danny Boyle, le réalisateur anglais, a tourné sur place, dans le chaos quotidien de Mumbai. C’est ce qui fait la force authentique du film.

Danny Boyle m’avait déjà réjoui avec « Petits meurtres entre amis », « Trainspotting » et « 28 jours plus tard ». Avec « Slumdog Millionaire », il m’enchante. Tant pis pour les pisse-froid de ‘Télérama’.

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